Dans le sud du Tarn-et-Garonne, un projet hors du commun fait parler de lui : il s’agit d’une centrale photovoltaïque installée sur des terres agricoles en friche, où cohabitent harmonieusement production d’électricité verte, élevage ovin et apiculture. Cette initiative, portée par la communauté de communes Grand Sud Tarn-et-Garonne et la société TSE, vise à redonner vie à un terrain abandonné à Campsas depuis les années 1980, en conjuguant innovation technologique et respect de l’environnement local. Les brebis vertes et les ruches du Sud Tarn viennent ainsi réanimer ces terres délaissées, illustrant l’ambition d’un territoire déterminé à avancer vers une énergie durable et un modèle agricole responsable.
Le photovoltaïque et l’agriculture durable : une alliance prometteuse pour le Tarn-et-Garonne
Le projet installé à Campsas s’inscrit dans une dynamique plus large, celle de la charte photovoltaïque au sol du Grand Sud Tarn-et-Garonne qui encadre le développement de telles installations. Ici, pas question d’empiéter sur des terres fertiles précieuses pour l’agriculture traditionnelle. La priorité est donnée à la valorisation d’espaces techniquement dégradés ou déjà artificialisés — comme c’est le cas du site au lieu-dit « Garros », une friche abandonnée où la végétation sauvage a repris le dessus depuis plusieurs décennies. Transformer ce terrain en centrale photovoltaïque n’est pas qu’une question de production d’énergie solaire : c’est surtout un acte réfléchi pour préserver le potentiel agricole du territoire tout en répondant à la demande croissante en énergie propre.
Cette stratégie rejoint parfaitement la feuille de route de la collectivité visant à devenir un territoire à énergie positive d’ici 2040. Alors que les toitures industrielles, artisanales ou résidentielles sont déjà largement exploitées pour le solaire, il restera nécessaire d’investir sur près de 200 hectares au sol pour atteindre les objectifs fixés. C’est là que le projet de Campsas joue pleinement son rôle, en installant sur 3 hectares une véritable centrale photovoltaïque adaptée aux activités agricoles, dans un cadre respectueux et innovant.
Apporter du sens à l’agriculture durable 82 signifie ici intégrer les nouvelles technologies sans sacrifier la vocation rurale des lieux. La présence d’un élevage ovin sous les panneaux, soutenu par la SCEA Landes et son cheptel de brebis croisées rustiques, est un exemple concret d’association gagnante : les panneaux ne sont pas une barrière mais une protection, créant un microclimat favorable à l’élevage. On parle alors d’agrivoltaïsme, un système qui lie terres fertiles et énergies renouvelables pour porter ce que certains appellent déjà les « Brebis Vertes » et la pollinisation avec les « Ruches du Sud Tarn » au cœur du dispositif.
Un modèle qui conjugue production énergétique et écosystème local
Le principe consiste à cohabiter entre panneaux solaires photovoltaiques et exploitation agricole, en évitant la concurrence pour l’usage des terres mais plutôt en développant une synergie bénéfique aux deux. Dans un contexte où la nature reprend ses droits sur les terres abandonnées, le retour de l’activité pastorale est un vrai plus pour maîtriser la végétation et réduire les coûts d’entretien sans avoir recours à des machines ni produits chimiques.
De façon concrète, les 35 brebis allaitantes introduites dès la première année vont pâturer le site, avec l’objectif d’accroître progressivement le troupeau à 60-70 têtes sur cinq ans. Parallèlement, une quinzaine de ruches seront installées pour Pollin’Action, ce qui améliorera la biodiversité locale et la fertilisation naturelle du terrain. Ce double usage illustre un concept encore trop rare en France mais prometteur, qui touche tout autant à Terres Fertiles Énergies et la préservation de la vie locale qu’à la dynamique économique agricole.
Cette approche doit beaucoup à la volonté de la collectivité de s’appuyer sur un modèle d’ÉcoProject 82, mêlant compétences locales et innovation dans le domaine des énergies renouvelables. Passer au-delà de la simple production d’électricité, c’est accepter de penser le rôle des centrales comme des écosystèmes à part entière. L’exploitation gérée par M. Landes et sa fille, forte d’une SAU de 20 hectares et d’un cheptel déjà bien adapté, reflète parfaitement cette ambition.
Redonner vie aux terres délaissées : la contribution d’une centrale photovoltaïque au sol
Quel destin pour des terrains agricoles oubliés depuis plus d’un demi-siècle ? Le site de Campsas, à « Garros », incarne ce défi. Abandonné depuis le début des années 1980 et laissé à l’état de friche, ce type de terrain ne générait plus d’activité économique ni agricole. Sans entretien, les boisements ont colonisé les bords, transformant la zone en un milieu touffu peu exploitable. Pourtant, dans la transition énergétique, ces espaces représentent une occasion unique d’installer des infrastructures comme la centrale photovoltaïque, sans sacrifier les sols agroalimentaires encore utilisés.
Une étude d’impact sérieuse précède toujours ce genre de projet, en particulier une demande de défrichement pour une portion limitée — ici jusqu’à 30 800 m² — afin de minimiser l’effet sur la biodiversité locale. Cette attention est essentielle pour permettre au projet d’avancer dans des conditions durables, à l’opposé des anciennes décharges sauvages ou des terrains pollués où une restauration écologique longue et coûteuse est nécessaire.
Le choix d’un projet à grande échelle mais responsable illustre la méthode solaire actuelle, où la responsabilité environnementale prime. Ce terrain abandonné, loin d’être une contrainte, se transforme en un espace multifonctionnel : des panneaux pour capter l’énergie solaire, un troupeau de brebis pour la gestion écologique de la végétation, et des ruches pour le soutien à la biodiversité. Ainsi, la notion de Terre et Énergie prend tout son sens, avec un chantier qui rejette l’idée d’un sol simplement artificialisé au profit d’un paysage productif, fonctionnel et respectueux de son environnement.
Pour en savoir plus sur d’autres centrales conçues dans cet esprit, on peut consulter par exemple la centrale photovoltaïque inaugurée à Buzançais ou celle de Bordeaux, qui ont aussi misé sur le couplage solaire-agriculture pour maximiser leurs bénéfices locaux et économiques.
Les enjeux économiques et environnementaux du projet photovoltaïque à Campsas
Le projet ne se limite pas à capter du rayonnement solaire, il promeut aussi des activités agricoles en synergie. L’élevage ovin se trouve ainsi renforcé par l’apport de nouvelles technologies, soutenu par une exploitation locale, la SCEA Landes, déjà reconnue pour la vente directe de viande de brebis rustiques croisées et de bœuf Angus. Cette diversification s’inscrit pleinement dans les objectifs d’Agriculture Durable 82, qui prône un mode de production respectueux des ressources et du bien-être animal, tout en maintenant un équilibre économique solide.
La volonté de consolider des revenus agricoles en combinant production d’énergie renouvelable et élevage est à saluer, en particulier dans une région où les terres fertiles demeurent un patrimoine précieux. L’installation de 3 hectares de panneaux au sol permettra de fournir l’équivalent de la consommation électrique annuelle de 3 400 personnes, un chiffre non négligeable qui démontre le potentiel incroyable de l’énergie solaire dans le Tarn-et-Garonne.
En regardant ailleurs, comme dans des projets similaires soutenus par Iberdrola ou Engie, on voit qu’intégrer des technologies intelligentes et un suivi agricole sur plusieurs années est la clé pour optimiser ce type d’installations. À Campsas, la collaboration entre exploitants agricoles et société solaire profite aussi bien à la production d’électricité propre qu’au maintien d’un écosystème agronomique viable.
Ce point illustre parfaitement comment le photovoltaïque peut avoir un impact positif sur l’agriculture quand il est pensé dans un cadre partagé et complémentaire. De fait, ce projet ouvre une voie encourageante pour réduire l’empreinte carbone agraire tout en offrant une source de revenus nouvelle pour les agriculteurs et éleveurs.
La charte photovoltaïque au sol du Grand Sud Tarn-et-Garonne : un cadre pour un développement responsable
Dans le Tarn-et-Garonne, la collectivité locale a su anticiper les défis que pose l’implantation des centrales photovoltaïques au sol. La « Charte photovoltaïque au sol du Grand Sud Tarn-et-Garonne » oriente ainsi l’ensemble des développements pour favoriser les projets intégrant des mécanismes de respect des espaces agricoles et naturels. C’est notamment par cette démarche que la société TSE a pu porter son projet à Campsas, en adéquation avec la politique régionale.
Cette charte précise les types de terrains à privilégier — toitures ou friches dégradées, sites pollués, espaces déjà artificialisés — pour limiter l’impact sur les zones cultivées à forte valeur agronomique. L’objectif est clair : augmenter la production d’énergie renouvelable tout en maintenant la qualité et la fonctionnalité des terres agricoles.
Le concept de l’agrivoltaïsme s’inscrit parfaitement dans cette vision puisqu’il propose une cohabitation active entre production d’électricité solaire et préservation des activités agricoles, notamment via le pâturage des brebis et l’installation de ruches comme à Campsas. C’est un partenariat gagnant-gagnant qui valorise la terre autrement et qui renouvelle les pratiques en s’appuyant sur des modèles économiques durables, à l’image de la dynamique portée par « Solaris Agro ».
Pour soutenir davantage cette transition énergétique locale, des collaborations et échanges d’expérience nourrissent le développement des projets à travers tout le territoire. L’implication des acteurs locaux, qu’ils soient éleveurs, techniciens ou élus, conditionne la réussite d’un modèle qui devance les questions classiques autour du foncier par des solutions innovantes et bien pensées.
In fine, ce cadre participatif et concret illustre à merveille comment un espace aussi imposant qu’une ancienne friche agricole peut se transformer en un véritable moteur de développement énergétique responsable, un exemple à suivre pour d’autres départements et régions.
